Cascade de glace et dry, même combat ?
La saison de la cascade de glace est courte. Au cœur de l’hiver, quand les températures sont les plus basses et que les avalanches ne menacent pas de dévaler les fragiles lignes gelées, les grimpeurs se précipitent sur cette activité éphémère.
Pour Whympr, c’est aussi l’occasion de promouvoir cette activité, certes de niche, mais fascinante, du monde de l’alpinisme. Grimper de la glace appelle aussi à grimper du rocher, avec crampons et piolets. C’est pourquoi nous avons choisi de regrouper dans cet article le mixte et le dry-tooling, en parallèle de la cascade de glace. Les pratiques sont liées, par leur histoire, leur matériel, et leur philosophie commune.
En avant pour un petit tour dans le monde hivernal et fragile de la glace, guidés par Louis Laurent, guide à la Compagnie des Guides de Chamonix et ami de Whympr.
À vos piolets ! Mais reste prudent !
Tu as envie de partir en rando, de t'adonner à l'escalade, au ski de rando ou à l'alpinisme ? Au top (sans mauvais jeu de mots 😊) !
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Naissance sous le signe du piolet
Née dans les années 80, la cascade de glace est d’abord perçue comme une activité alternative dans l’alpinisme. Elle devient une discipline à part entière dans les années 2000, qui se segmente et dans la laquelle se crée le dry tooling.
Parmi les multiples formes que peut adopter la glace, certaines cascades sont des structures suspendues, communément appelées Free Standing. Les parties en glaces sont interrompues entre elles. Pour les raccordées, il n’y a pas d’autre choix que de grimper des portions rocheuses avec le matériel de cascade de glace (piolet traction et crampons monopointes). Cette grimpe sur rocher avec piolet et crampon s’émancipe, et devient une activité à part entière. Elle prend alors le nom de dry-tooling (outil sec en français).
Dans les années 70’, les ascensions en face Nord et en hivernale amènent les alpinistes à tourner leur regard vers la glace. Depuis déjà un certain temps, les grimpeurs américains et écossais escaladaient des cascades gelées et autres goulottes. La pratique s’est rapidement propagée dans tous les massifs.
Les Écossais, habitués aux mottes de terres gelées du Ben Nevis où une pellicule de glace colle au rocher, ont découvert le geste du crochetage du piolet traction avant les Français qui, eux, ne se servaient des piolets qu’en les plantant. Ce qui semble un détail ou un geste anecdotique, va en réalité ouvrir de grandes perceptives aux grimpeurs de glace. L’usage des piolets change, ainsi que leur forme.
Walter Cecchinel, guide et pionnier de la glace, témoigne de l’importance de l’arrivée des piolets traction dans la naissance de l’escalade en cascade de glace. Avant leur arrivée, les piolets manche droit et les techniques de cramponnage les pieds en travers façon Armant Charlet, poussaient les alpinistes à rester au maximum sur le rocher et à fuir la glace.
Les limites des anciens poignards à glace se sont vite fait ressentir dans de la glace dure et compacte. Lors de la première hivernale du couloir Lagarde au plan de l’Aiguille du Midi en 1971, Cecchinel se sert de ces fameux piolets tractions, permettant d’avoir trois points d’appui amovibles. En 1972, il présente à l’ENSA ces piolets révolutionnaires. L’idée s’est alors propagée comme une traînée de poudre en Italie, en Allemagne, au Japon…
En 1974, Jeff Loww et Mike Weiss ouvrent une des premières cascades d’ampleur, Voile de la Mariée. Sous ce doux nom se cache 300 m de glace dans le Colorado, et un grand pas pour le monde de la cascade.
La conquête se poursuit en France dans le cirque de Gavarni (qui compte aujourd’hui plus de 40 lignes !), ou en Oisans. Pour les curieux, voici le topo de l’Intégrale des moulins, d’abord parcouru par François Damilano et Godefroy Perroux, puis enchaîné en 2021 par Léo Billon et Benjamin Ribeyre, ambassadeur Whympr, bien entendu.
À la fin des années 90, la cascade de glace est officiellement intégrée dans le cursus de guide Haute Montagne à l’ENSA.
C’est au tour de l’escalade mixte, où crampons et piolets sont utilisés pour grimper sur rocher, les températures étant trop basses pour grimper à mains nues, de se développer petit à petit.
En 1994, Jeff Lowe ouvre la première de mixte/dry, Octopussy (M8) à Vail dans le Colorado. C’est une des premières fois qu’un grimpeur a l’idée de passer en libre la partie rocheuse pour aller chercher les stalactites de glace. Grimper du rocher avec les outils de glace devient un challenge à part.
La tradition écossaise du mixte influence les grimpeurs de tous les pays. À Chamonix, on retrouve en rive gauche du glacier d’Argentière une dizaine d’itinéraires de voies mixtes, du M5+ au M7+, ouvertes par des grimpeurs écossais (N. Bullock, P. Benson, etc.) dans le secteur justement nommé Highlands (en référence aux Highlands, région montagneuse écossaise).
Jeff Mercier, gendarme secouriste au PGHM, guide et dry tooleur de son état, a continué de développer le secteur en ouvrant des voies en M8, M9, dans ce qu’il a nommé le Blade Stadium, et ce, toujours en respectant la tradition écossaise du trad (y compris pour les relais !).
À titre d’exemple, retrouver Tequila Stuntman sur Whympr, voie de mixte en M7+ en rive gauche d’Argentière.
Avec le changement climatique, l’instabilité des saisons, les conditions en cascade sont de plus en plus difficiles à anticiper. L’essor du dry-tooling en falaise s’explique aussi par son accessibilité et son aspect sécuritaire face à des conditions météo instables.
Aujourd’hui, le dry s’est affranchi des stalactites de glace pour exister, et est devenu une activité à part entière reconnue. Les cotations se sont adaptées à sa pratique
Comme Stéphane Husson l’explique dans le documentaire Génération Dry, le grade le plus dur en cascade de glace est le grade VII. Après, en s’affranchissant de la glace, est apparu le M8 (M pour mixte) sur rocher.
Le dry étant devenu une discipline à part entière sans glace, des grades inférieurs à M8 sont apparus. Il est maintenant courant de trouver des M4, M5, etc. sur les falaises. Pour François Damilano, auteur, entre autres, des topos Neige, glace, mixte, la lettre M suivie d’un chiffre arabe donne une bonne idée globale de l’itinéraire et est souvent accompagnée d’une cotation de rocher ou de glace.
Les Cotations, comment ça marche ?
Revenons en détail sur les cotations d’itinéraires qui, en plus de participer à la compréhension et à l’évaluation de l’engagement d’une voie, permettent d’établir des passerelles entre les disciplines d’alpinisme hivernal.
Le mixte, qui donne le M à la cotation, est une sorte de combiné de toutes les disciplines en alpinisme. Escalade en trad, sportive, et glaciaire, aboutissant à ces disciplines hybrides.
Les cotations en mixte vont du M1-M3 au M9+, augmentant en fonction du degré de pente (plus elle déverse, plus c’est dur) demandant une certaine forme physique, capacité à lire le terrain et aisance technique. Elles peuvent être suivies de – ou de +.
La cotation D en dry tooling n’est pas encore tout à fait reconnue et officielle, mais elle est utilisée pour de nombreuses falaises et topos. Allant du D3-D5 (initiation) au D10+, elle varie beaucoup en fonction du dévers. La technique du Yaniro (mouvement visant à faire passer la jambe droite par-dessus le bras gauche – et inversement – pour gagner en allonge et bien encrer le piolet) est souvent proscrite au profit du DTS (dry tooling style). L’utilisation parfois abusive de cette technique tendrait à rendre les voies aussi ennuyantes à regarder qu’à grimper.
Quant aux cotations de glace, elles commencent par les lettres WI (pour Water Ice) suivies d’un chiffre de 1 à 7. Comme les précédentes, elles peuvent être suivies d’un + ou d’un – .
Il est également possible de trouver les cotations de glace sous forme de grade allant du I à VII.
En plus de ces indications il faut bien entendu garder à l’esprit leur caractère subjectif et les recouper avec les cotations alpines globales, les conditions, et autres bulletins avalanche/météo…. Il peut également être judicieux de regarder l’année d’ouverture de la voie ainsi que le nom des ouvreurs pour avoir une idée de la difficulté.
Grâce à toutes ces méthodes et les outils comme les crampons mono pointes et les piolets tractions, des voies initialement ouvertes en artif ont pu être parcourues en mixte.
Pour Jeff Mercier, l’utilisation des techniques de dry tooling en alpinisme mixte a « donné un second souffle » à la discipline, et à permis l’ouverture de nombreuses nouvelles voies comme le couloir Nord direct aux Drus (à retrouver sur Whympr pour les plus téméraires).
Le Matériel ou la théorie de l’évolution par l’usage
L’explosion du niveau en cascade de glace ainsi que l’apparition du dry tooling ont donné lieu à des améliorations techniques. Les piolets manche droit couramment utilisés se sont progressivement inclinés pour avoir une meilleure préhension et un meilleur rendement en escalade déversante. Il est devenu impératif d’utiliser des piolets avec deux poignées superposées pour le mixte et le dry.
En 1975, le fabricant Simon développe le Chacal, piolet dont les améliorations visent à le rendre performant en glace. Il sera suivi par le célèbre Pulsar en 1986 créé par Charles Moser.
C’est plus tard que les grimpeurs pionniers, tel Daniel Dulac et Stéphane Husson pour Petzl, mettent au point les poignées à angle droit déportées.
Le chemin a été long en recherche et en essais entre les tout premiers poignards à glace et les Ergonomic, X Dream, et autres Dark Machine X, que nous connaissons aujourd’hui (pour n’en citer que quelques-uns).
Les lames se sont également spécifiées : fines et pointues pour la glace, épaisses et robustes avec une série de dents (surtout pour les prises inversées) pour le dry et le mixte.
Dans la même approche, il est désormais fréquent d’ajouter des masselottes aux lames pour l’escalade en glace. Cet ajout de poids donne plus d’inertie au mouvement de frappe en glace, et peut même servir au coincement de fissure en dry.
Ces évolutions concernent également les crampons. Si les bipointes avant sont recommandées en glace grâce à leur stabilité, même dans la glace de mauvaise qualité, les monopointes avant restent plus performantes pour le mixte et le dry-tooling. Tout cela restant bien sûr à la convenance de chacun.
Il est également possible d’investir dans des chaussures spécifiquement conçues pour le dry-tooling. Plus légère que les traditionnelles « grosses » d’alpinisme, leur semelle est rigide grâce à une plaque en carbone et fibre de verre. Elles présentent également des crampons minimalistes en mono pointe avant.
Bien entendu, le casque reste fortement conseillé, des gants sont aussi recommandés (le combo gant de golf/magnésie liquide dans le gant est imparable pour le dry), à bon entendeur…
Ouverture et évolution
L’étude de la naissance de la cascade de glace puis du dry-tooling permet une reconsidération des acquis en alpinisme. Celles qui sont initialement des activités annexes voire dénigrées, se retrouvent repensées et revalorisées grâce à de nouvelles générations qui s’affranchissent de mode de pensées parfois passéistes ou frileuses au changement, et qui s’adaptent au changement climatique dont les conséquences sont particulièrement visibles en montagne.
Toutes ces techniques émergentes participent à un renouveau de l’alpinisme ainsi qu’à, tout simplement, gravir de nouvelles voies et de nouvelles montagnes.
Comme dit Jeff Mercier, « tu as le feeling, mais tu as l’effort à mettre. Et tu peux avoir un bon feeling, mais si tu ne fermes pas le bras… Ça ne servira à rien ».
Encore aujourd’hui, des sites sont découverts ou remis au goût du jour grâce à l’évolution des pratiques, mais surtout grâce aux regards novateurs et ambitieux de certains.
Savoir poser les yeux sur un lieu et y tracer de nouvelles lignes, c’est ce qu’a réussi à faire Ezio Marlier au Grand Flambeau. Comme le retrace l’article paru dans Vertical en 2020, il est encore possible de créer des itinéraires, même dans un massif aussi parcouru que celui du Mont-Blanc.
Depuis l’époque de Lachenal et autre Rébuffat, les critères ont changé : peu d’approche grâce au téléphérique, grimpe hivernale avec les piolets, sites peu exigeants en termes de condition… Les 100 plus belles ne cessent d’évoluer, certaines disparaissent tandis que d’autres se créent.
Pour reprendre les propos d’Enrico Bonino, guide italien qui a participé à de nombreuses ouvertures au Grand Flambeau, « L’activité du mixte et de la glace a subi une grande évolution ces quinze dernières années. On est passé de la cascade de glace au dry-tooling dans la vallée, puis au dry comme sport tout court ».
Citons également Korado Pesce, alpiniste talentueux qui a participé discrètement aux ascensions mixtes les plus difficiles, disparu tragiquement il y a quelques jours au Cerro Torre.
Portrait d’un Guide : Louis Laurent
Louis Laurent, guide, auteur de topo et ami de Whympr
Qui de mieux pour discuter de la cascade de glace et des activités qui gravitent autour qu’un guide qui a créé un site d’école de glace et de mixte ?
Louis Laurent est le parfait interlocuteur pour comprendre en détail l’essor de la glace et le travail que représente un topo en montagne. Fidèle collaborateur de Whympr, vous pourrez retrouver ses topos disponibles sur l’app en fin d’article.
Originaire d’Auvergne et habitant de Vallorcine, Louis Laurent est guide à la Compagnie des Guides de Chamonix. En plus de son métier, il est également expert nivologique avec le groupe d’observateurs de la vallée de Chamonix, professeur à l’ENSA, co-auteur avec François Damilano et Julien Désécures pour la série de topo Mont-Blanc Granite, et bien sûr, ambassadeur Whympr. Venu à la montagne par le ski, il explore aujourd’hui toutes les facettes de l’alpinisme.
Partage
Il a aujourd’hui une clientèle fidèle, et parmi elle, des grimpeurs qu’il peut entraîner avec lui dans la découverte d’itinéraires en montagne. Avec eux, il peut choisir des courses qu’il envisage en projet, et partager des ouvertures. Par exemple, Thierry L. a pu être totalement initié à l’alpinisme et à l’escalade par Louis Laurent, pour aujourd’hui parcourir environ deux grandes courses par été, telle l’arête nord-ouest des Grand Charmoz. Ce type d’entente redéfinit quelque peu la relation guide/client, car il ne s’agit plus seulement d’être emmené en montagne pour découvrir un lieu, mais bien de participer activement à une cordée et aux envies de découverte d’un professionnel. Les clients acceptent l’aventure, ne pas aller au sommet et prendre « un but » fait partie intégrante de l’alpinisme.
Pédagogie
Louis Laurent est également à l’origine d’un site-école de cascade de glace.
De manière générale, la création de sites artificiels de glace en France a donné un nouveau souffle à l’activité pour les guides. La Tour de Glace de Champagny a été la première structure de glace artificielle, rapidement suivie par Bérard et Freissinières, puis en Maurienne ou dans le Jura, rendant une activité d’apparence extrême, assez accessible. Une séance d’une demi-journée peut permettre à un client de voir qu’il est capable d’en faire, c’est même parfois plus accessible pour un débutant qu’une journée de ski (et là c’est l’expérience de guide de Louis qui parle !).
Louis Laurent a amené quelques clients passionnés de glace à la pratique du dry-tooling. Pour lui, cette pratique permet de les aider à se perfectionner en glace et en grimpe. À l’échelle d’une semaine de glace, il leur permet toujours de faire deux jours de dry pour évoluer plus vite.
Pour progresser dans ces disciplines, selon Louis, le plus simple est toujours de commencer en moulinette, pour s’éviter la pause des protections (broches à glace ou coinceurs), et petit à petit, comprendre la gestuelle afin de grimper en tête. Tout est une question de temps et de pratique. Même Charles Dubouloz a dû s’entraîner laborieusement comme tout le monde !
Opiniâtre et précis
Qui dit ouverture de nouveaux sites, dit souvent nouveaux topos. Louis Laurent est co-auteur des tomes Mont-Blanc Granite chez JM Éditions où il est possible de retrouver ses croquis et dessins (une partie de ces topos est également disponible sur Whympr, le détail en fin d’article). Il s’agit là d’un des travaux les plus chronophages qui soient (Gilles Brunot, auteur des topos d’escalade la Vallée de l’Arve/du Giffre-Risse-Foron et des Aravis nous avait partagé le même ressenti : . Dessiner les croquis avec précisions des topos du dernier tome de Mont-Blanc Granite pour le secteur de la Combe Maudite a représenté 150 h de travail. Pour Louis, la motivation pour ce travail de fourmis est avant tout la recherche de nouveaux itinéraires avec ces clients. Afin d’avoir le topo le plus détaillé possible, il est essentiel de se rendre en montagne et de parcourir les itinéraires pour recueillir le maximum de données, puis remettre au propre et croiser les informations.
Le 5ème Tome de Mont-Blanc Granite est en préparation et portera sur le versant italien du Mont-Blanc, et un 6ème Tome est envisagé.
Comment pratiquer ? Visite guidée des sites de Bérard par Louis Laurent
Le site de Dry-tooling
Avant toute chose, il est toujours bon de rappeler que son topo est en vente sur Whympr et qu’il participe à l’entretien du site de glace.
Il y a une dizaine année, l’hiver de l’ouverture, Louis Laurent et Thierry Renault, alors occupés à détourner l’eau pour le site de glace, sont interpellés par la falaise d’en face, en rive gauche du torrent, dont tout le tiers, voire la moitié inférieure était englacée. Ces conditions particulières ont ainsi attiré leur regard sur ce qui allait devenir le site de dry-tooling. Il était alors possible de grimper la partie basse en glace et la partie haute en rocher. Malheureusement, des conditions similaires ne se sont jamais reproduites. Mais, le niveau général en dry-tooling ayant augmenté, grimper l’intégralité en rocher a conservé une forte attractivité. Une grande majorité des voies ont été ouvertes lors de cette première saison.
Il existe désormais une quinzaine de ligne de mixte/dry équipée à Bérard.
La majorité est dans des lignes de faiblesses, avec quelques très rares amorces de trous permettant simplement d’homogénéiser la cotation et d’éviter les mouvements de bloc. Le reste est entièrement constitué de prises naturelles, la nature ayant été généreuse à cet endroit, façonnant de superbes fissures et des verrous de lame pour s’entraîner au mixte et à la haute montagne, sans gros dévers.
La première ligne tracée en dry s’appelle Petit Loup (D9/M9 de 40 m), en hommage à Maxime Belleville, grand alpiniste parti trop jeune. C’est d’ailleurs une des lignes les plus difficiles du site !
Cela fait maintenant environ 12 ans que ce groupe d’amis de Vallorcine et de Chamonix a eu l’idée de grimper ce vallon. Aujourd’hui les sites sont devenus sérieux au point de poser des questions politiques, juridiques, et sociales.
Le site-école de Cascade de Glace
Cela fait maintenant 10 ans que Louis Laurent, comme il le dit lui-même, « s’énerve sur des tuyaux d’arrosage » pour offrir un site de glace-école. Chaque année, il comprend un peu mieux comment se forme la glace en prenant en compte de nouveaux paramètres. L’activité est toujours autant chronophage, mais permet de créer un lieu où l’escalade en glace peut se pratiquer pendant une grande partie de la saison. Le travail bénévole du site de glace atteint aujourd’hui ses limites, la participation financière par les grimpeurs devient essentielle pour le maintien du lieu, ainsi que la considération des autorités locales, pour citer Louis Laurent.
Pour profiter de ce site de glace en autonomie il est désormais obligatoire de réserver un créneau horaire sur le site internet de la Compagnie des guides de Chamonix https://reservation.chamonix-guides.com/reservation-cascade-de-glace-berard.html
À toi de jouer !
Tu as désormais toutes les clefs pour découvrir la glace, le mixte et le dry-tooling ! La vigilance et le respect de la nature sont aussi essentiels que le plaisir pris à gravir de fines stalactites de glace. Le caractère éphémère et délicat de ces activités contraste avec la rudesse de l’environnement. La grimpe lente et précise de la glace et du mixte s’accorde avec les mouvements athlétiques et puissants du dry-tooling. Une nouvelle manière de comprendre la montagne, de la parcourir, et de faire face au changement climatique se développe et il ne tient qu’à toi d’en être acteur, spectateur contemplatif, ou les deux à la fois.
Tes retours d’expériences, qu’il s’agisse des conditions ou de tes impressions, sont précieux et nous avons hâte de les lire sur Whympr !
Les topos de Louis Laurent sur Whympr & annexes
- Escalade/Alpinisme JM Éditions avec les dessins de Louis : Mont-Blanc Granite Tome 2 Disponible sur Whympr, pack de 39 itinéraires d’Alpinisme/Escalade dans les Aiguilles de Chamonix. Soit le pack complet (29,99 €) soit l’itinéraire peut être acheté individuellement (3,49 €)
- Topo de voies d’escalade dans les bassins d’Argentière et de Leschaux par Louis Laurent :
Eperon Walker 9,99 €
Boule à Facette 3,49 €
Eperon W de Frebouze 3,49 €
La Part des Anges 3,49 €
Spigolo 1,09 €
L’Énigme sans Fin 1,09 €
- Site internet de la Chamoniarde, pour s’informer des conditions en montagne dans le massif du Mont-Blanc.
- Site de la compagnie des guides de Chamonix, pour partir à la découverte de la glace, du mixte, ou encore du dry, en toute sécurité :
- Bonus goûter : tu reviens des sites de Bérard et tu es mort de faim/gelé/assoiffé/les trois en même temps ? Fais un tour à la Cabane de Bérard où tu pourras déguster une sympathique croziflette ou un petit gratin de ravioles (après tout, on grimpe tous pour pouvoir manger gras après sans trop se poser de question, n’est-ce pas ?). Appelle idéalement le matin avant de passer au 0623806465 ou écris-leur à cascade.berard@lilo.org. Bon Appétit !
Sources
- CHAUFFOUR Pierre, 2018, Génération Dry –The Movie -, Ubac Media
https://www.youtube.com/watch?v=499VM1OY0ZA
- BLANC-GRAS, IBARRA Mathieu, 2011, Glaces, arts, expériences et techniques, Blue Ice.
- BATOUX Philippe, 2013, La Cascade de Glace, S’initier et se perfectionner, Glénat.
- DAMILANO François, 2018, Neige Glace et Mixte, Tomes I et II, JMEditions.
- CUENOT Sophie et BODEAU Hervé, 2012, Petzl, la promesse des profondeurs, Éditions Guérin
- CHATELAN Simon, 2021, Topo Dry tooling & Mixte Suisse Ouest
- PEDRINI Florent, 2020, « Grand Flambeau », Vertical
- TROUSSIER Jean-Marc, 2020, « Argentière Rive droite – Rive gauche », Vertical
- CHAVY Jocelyn, 2018, Disparition, pourquoi faut-il se souvenir de Jeff Lowe ?, AlpineMage
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